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Aurianlinkgreen Got Bad Taste--- (((▼)))

vendredi 18 mars 2011

Vive l’art! (Entretien avec E.L 2nd part)

La peinture c’est bien, en temps de crise on peut toujours se chauffer avec pour peu qu’on ait quelques dessins pour servir de petit bois et bien démarrer le feu.

Dés lors que tout est art, la question n’est plus de savoir si c’en est ou pas, mais si c’en est du bon ou pas. tu remarqueras que si on remplace le mot art par le mot merde dans la phrase précédente, ça ne fonctionne plus du tout, parce que la merde, y’en a pas de bonne ou de mauvaise, c’est de la merde un point c’est tout. Je ne dis pas qu’une merde ne peut s’apprécier de diverses manières et qu’on peut pas avoir des préférences (je parlerai de ça à un autre endroit). Mais une merde qui n’est pas une bonne merde, bah c’est que c’est pas de la merde. Peut être en est-il de même pour l’art, si c’est pas bon c’est que c’en est pas et qu’t’ais  eu. Rassure toi, ça m’arrive à moi aussi et plus souvent qu’à mon tour, en même tant si tu demandes de la merde et qu’on t’en donne, faudra pas se plaindre.

Toujours est il que l’art ne se saisit pas comme la merde, que ça n’a pas cette évidence, c’est pas patent comme ça, qu’ça peut en avoir l’air et que c’en soit pas, ou qu’au contraire, ça parait comme autre chose -de la merde- et puis finalement qu’il y ait plus d’art que du reste, et que y’ait rien à voir mais quand même que si en fait, là, que ce soit tout latent comme ça.

Quand je vois une vidéo, je me dis, ce serait mieux en peinture. Et quand je vois une peinture, je me dis que ce serait mieux si je ne l’avais pas fait. Ou que si je l’avais fait, c’est équivalent. C’est a dire, que je l’ai fait ou pas fait, c’est la même chose, ce qui est important c’est que ce soit mon action, que ce soit moi qui ne l’ait pas fait. Ce que j’entends, ce qu’il y a tout un tas de mec qui ont de bonnes idées, et qui trouvent pas ça suffisant, que faudrait les réaliser. Alors qu’ils feraient mieux de laisser le soin à d’autres plus habiles, de pas les faire, ces idées. Elles sont tellement belles et bonnes ces idées, alors il devraient même pas se les dire et se les enfouir bien loin dans leur tête, parce que rien que de les formuler elles en sont un peu moins belles.

Bref, les artistes qui ont des idées, c’est peut être pas des artistes au final, je sais pas ce que c’est et je m’en fous en fait, mais ça marche sur des platebandes ou qu’ils devraient pas y être. Ils me font penser à ces coins de meubles dans lesquels se prend mon petit orteil, c’est désagréable, mais tant qu’on a pas déplacé le meuble pour le mettre à une place adéquate, bah ça recommence. C’est pas le meubles qui est mal fait, c’est qu’il n’est pas au bon endroit. Alors t’auras toujours un connard pour dire que c’est le rôle de l’art d’être poil à gratter comme ça. Mais c’est petit joueur, si tu veux faire chier le monde, tu fait une Bombe H dans ton jardin, pas un coin de meuble. Et une bombe H c’est un truc de terroriste, ou de chef d’état, attention je dis pas que c’est la même chose. Mais les artistes poil à gratter c’est des anecdotes, et heureusement, sinon y’aurait déjà un connard pour dire que la shoah c’est de l’art total, l’opéra de Wagner en mieux…
Dans l’antiquité y’avait un nom pour les coins de meubles: Parhûsia, c’était même un moteur de la démocratie, le genre de mec qui risquait sa peau si ça valait le coup, et l‘art, ça le vaut pas, le coup. Et puis, si l’art était un truc démocratique ça se saurait. Sa seule dimension démocratique, c’est son aspect divertissant et décoratif.

Alors bref, le bon art c’est celui que je fais pas. Bon. C’t’emmerdant ça, parce que si dés lors qu’il est fait, ça le disqualifie, bon, bas ça laisse pas grand-chose. Alors ça pose problème. En même temps on a vu que tout ça partait des bonnes idées, remarque, les mauvaises aussi ça marche, ce qui est mauvais, c’est les idées quoi. Bon, alors, là c’est plus simple, tu dégages tout le narratif, parce que c’est de l’illustration, et l’illustration faut du discours. Ensuite la poésie la musique tout ça: c’est de l’idée, bon faut pas y toucher, c’est bien comme ça. Ceux qui veulent transformer en art, pareil, on les met au rebut. Bon alors on se met d’accord là je parle pas du plagiat, c’est pas pareil. Faut distinguer le plagiat de l’illustration. Le plagiat, c’est justement ceux qui font pas les bonnes idées, c’est très bien ça. C’est comme ça peut être le bon art, mais dit, là, c’est tout confus.

Propos recueillis auprès de E.L par A.L

dimanche 20 février 2011

Shwarzer Block (Entretien avec E.L 1st part)


Il faut bien poser un constat d’échec de l’art si c’est une idée et de tout façon, un constat d’échec de l’art en général. La raison, c’est simple. On a été conduit à considérer l’art comme un domaine séparé de la société. On a cru que l’art, c’était pas du fric, de la science, et tout ça. L’art ce serait de la culture. Et on a raison, mais on en a pas tiré les conséquences. C’est simple, quoi qu’on en dise, on est dans une société scientifique et technicienne. Et ça, ça veut dire, que tout ce que tu fais aujourd’hui ça invalide ce que tu as fait hier. Plus personne croit que la terre est le centre du monde, parce que Galilée est venu, et a dit « c’est pas vrai » . En même temps, il a conclus le sort de la culture, et jeté le bébé avec l’eau du bain. C’est pas parce que la terre n’est pas au centre scientifiquement, qu’il ne faut pas penser l’univers comme tournant autour de nous, mais la science a dit non, alors non. On ne discute pas avec la science, c’est juste un dictateur. Le simple fait qu’elle existe la constitue en norme, et ça invalide la culture. Alors on va te dire des conneries sur le post moderne et compagnie, mais c’est faux, absolument. Y’a rien de post moderne, la fin de l’histoire que dalle. La fin des avant-gardes ça veut dire quoi? Que l’art a un train de retard, qu’il est relégué au wagon de queue? Non l’art n’est pas en retard, Il n’existe pas, tout simplement pas. Ceux qui s’en disent sont des menteurs, ou des ignorants.

La Solution, si c’en est une, c’est le Shwarzer Block. C’est comme ça qu’on se pensait avec Ewiger Landfriede. C’est pour ça qu’on est pas un collectif constitué, on est juste un mode d’action. C’est quoi le but d’un shwarzer block, c’est créer des zones d’indépendance, des tâches toutes pourries, qui font des trous dans notre belle société, pour vivre une expérience d’anarchisme total le temps que ça tiendras, et tenir en sachant que la pénétration par les CRS mettra fin à tout. C’est ingénieux parce que le flic, il a jamais accès à quoi que ce soit, le simple fait qu’il soit là, fait que t’es plus dans une zone noire. Là où c’est limité c’est que c’est censé être une zone de liberté totale, alors que ça devrait être une zone d’iconoclasme totale. Pratiquement, c‘est une utopie fasciste, mais possible et valable que grâce à la très petite échelle sur laquelle elle s‘applique. Ces mecs sont déjà chromoplastes, et c’est ça qui nous à attiré, tout en noir comme ça, aussi beau qu’une légion de Waffen SS en ordre de bataille. Mais ça, ça existe déjà depuis perpet, les bénédictins bannissaient déjà toutes couleurs de leurs monastères, les moines orthodoxe, ça s’habille tout en noir. C’est pour signifier qu’ils sont déjà morts et qu’il sont plus aux monde mais à Dieu. On peut pas réinventer tout, tout le temps. Les Chartreux c’est les pires. Il parlent pas, du tout, alors t’imagine, c’est des monstres ces mecs là. C’est ça les vrais trous. Ils vivent derrière leurs murs, tu sais pas ce qu’il s’y passe, et à vrai dire, il se passe rien. C’est la seule solution, ne rien faire. Il faut quitter le monde, le déserter, renoncer à tout. Il ne s’agit pas d’aller voir ailleurs si on y est. Il faut juste quitter, sans destination.

Propos recueillis auprès de E.L par A.L

dimanche 2 janvier 2011

Sexy Suchi


"Et maintenant nous allons vous diffuser quelques images à caractère pornographique afin de faire monter l'audience"
The Monthy Python in The Meaning of Life

Il faut bien, de temps à autre prendre l'intitulé de cette page au premier degré. Et Sexy Sushi me tend une gaule qu'il serait carrément indécent de ne pas saisir à bras le corps.

Je ne laisserais pas aux pédés la chance d'être les seuls à croquer dans des brioches en forme de bite.

Maintenant que tout le monde a publié son top 40K des musiques qui font pop de l'année 2010 et que l'album Cyril de Sexy Sushi n'y apparait pas, qu'un week end d'écoute non stop de leur discographie (juste pour être sûr) m'a fait perdre tout bon sens du goût, que je n'ai pas fêté le nouvel an parce que j'avais mieux à faire et que je vois sous un jour nouveau Le Nosferatu (de Murneau) après avoir remplacer la bande son par Marin de, toujours, Sexy Sushi (essaye, ça colle parfait avec le passage sur le bateau ou le Vampyre suce les marins); je peux sans hésitation annoncer que le numéro 1 de mon top 1 de l'année 2010 toute catégories confondus est... roulement de tambour... le suspense est intenable: SEXY SUSHI et la couverture totalement conne de leur album CYRIL. Il est vrai que Ciara a bien failli leur chiper cette belle place avec le clip de Ride et son érotisme tauromachique, mais finalement j'ai succombé à la fureur de Mitch.

Tout d'abord parce que ça me donne l'occasion de faire apparaitre des seins nus sur ce blog:
Et voilà, une bonne chose de faite, je pourrai rayer ça de ma liste de bonnes résolutions de 2011.

D'autre part, ras le bol de toute ces critiques trans-électro-clash, qui aiment Sexy Sushi pour les raisons suivantes:
-Ouais c'est trop funky funny leur paroles!
-Whooo de la prod bien crade, comme je les aimes!
-en fait leurs textes son trop profonds (sic), y'a qu'à voir l'autre groupe de la chanteuse pour comprendre que c'est du songwritting de haut vol!
-ouéééé des chansons de cul engagées, ça me fait bander!

Je remercie tout ces blogueurs qui m'évitent de dire les même niaiserie qu'eux, même si je doit le reconnaître, Mansfield.TYA. (l'autre groupe de la chanteuse) à de quoi me réconcilier avec la chanson française (et Dieu sait que c'est pas rien). Mais c'est pas le sujet.

Pour voir un gros plan de ma verge et de mes couilles clique .

Si j'aime Sexy Sushi, c'est parce que c'est un groupe nul, aussi nul qu'Ernest T, autant dire la crème de la nullité. D'ailleurs je verrais bien Taroop & Glabel faire la couverture du prochain album. C'est même pas kitsch, c'est juste nul. Pas kitsch, j'insiste, chez Sexy Sushi il n'y à aucune innocence feinte. Pas de dégeulasserie assumé non plus. Mais une sorte d'état de fait. Derrière cette langue jouissive fait d'un français parlé sans sale accent, on pourrait bien sûr voir un travail de songwritting intelligent à la Noir Désir. Mais c'est là toute la beauté du geste, aucune sophistication, pas d'intention sinon celle de voir les mots sortir de la bouche de Rebeka Warrior.

Que ceux qui oseront la comparer à Gigi Allin soit conspués: il avait un petit sexe et pas de seins.

Sexy Sushi n'a rien pour toi, ils ne te donnerons pas la clé du sens de la vie. Si tu rentre dans un de leurs concerts avec un tas de problèmes et de questions ou bien au contraire totalement innocent, il y à de fortes chances pour que tu en ressorte exactement pareil. À ce stade de l'article, je n'ai plus aucun moyen de me rattraper et pourtant j'aime vraiment ce groupe.

Voilà ce que ça donne quand on éduque les Sex Pistols: de la pop sans aucune possibilité d'interprétation politique ou d'interprétation tout court d'ailleurs: ces nuls ne sont même pas nihilistes.

A.L

dimanche 5 décembre 2010

Johnny Cash et le salut de l'âme

Il est des chansons qu'on peut écouter plusieurs années de suite sans jamais se fatiguer de la moindre note qu'elles contiennent. Des chansons qui élèvent l'âme, qui changent une existence et font prendre un tour nouveau à la vie le jour où l'on les découvre pour la première fois.

L'ensemble de l'oeuvre tardive de Johnny Cash rentre dans cette catégorie. Certains titres de American VI et The Man comes Around transcendent littéralement l'espace et le temps. Avant d'arriver là, Johnny Cash avait déjà atteint le statut d'idole du peuple américain, de poète rebelle et libre. Un artiste déjà mythique, mais qui a réussi le tour de force de se bonifier avec l'âge. La fin de sa vie a été marquée par une réflexion très vive sur sa mort et son "après-mort": malade, se sachant condamné, il continue a travailler. Une conversion totale a la foi chrétienne et une soumission aux concepts d'amour du prochain et d'amour universel ainsi que la transformation de sa voie, devenue plus grave, presque chevrotante, en un mot, solennelle, ont achevé de créer le terreau propice à la naissance des titres absolument incontournables dont je vais parler.

The Man comes around, Hurt, Ain't no grave et God's gonna cut you down  marquent un aboutissement complet de l'oeuvre de l'artiste. Cash sait en enregistrant ces titres, que ce sont les derniers: Hurt parle de sa maladie dégénératrice, écrite avec Trent Reznor, et les trois autres parlent du jugement dernier, de sa mort, et du châtiment des pêcheurs. Il a mis ses affaires en ordre, pacifié son coeur et attend la fin sans l'ombre d'une peur. Alors il chante du plus profond de son âme, et il nous rend un dernier service. Il donne de l'espoir, l'espoir que rien n'a été vain. L'espoir de vivre après, l'espoir que la mort  n'est pas une fin en soi. L'espoir que la justice existe, et qu'elle sera impartiale.

Dans une société qui a décidé de mettre a bas la religion et la philosophie, pour suivre la voie de la science seule et de l'économie, la mort n'est plus une donnée relevante. Quand une vie s'achève, le cycle économique n'est pas affecté, l'homme a donc décidé de se penser immortel jusqu'à la dernière seconde, de penser la consommation comme seul mode de vie et d'ignorer la fin a venir. L'homme est poussière et retournera à la poussière, mais riche, con et pas maintenant surtout. Et ben Cash arrive, regarde cette ineptie et fout un grand coup de pied dans la fourmilière en annonçant que tout ça c'est des foutaises face au jugement dernier. Certaine trouveront la démarche ridicule. Je les emmerde, ils brûleront en enfer.

Les artistes contemporains ne s'y sont pas trompés, quand ils lui rendent hommage par le Johnny Cash project   et par ce genre de vidéos. Combien d'entre eux ont compris le sens des paroles de Cash? Impossible de le savoir, mais une chose est certaine pour moi : en 4 chansons, il a changé la face de la musique. Et sur mon lit de mort, je veux pouvoir les entendre une dernière fois avant de m'en aller, heureux. Surtout que je m'appelle Jean aussi. L'homme en noir est immortel maintenant, et il le savait avant de nous quitter.

J.B

jeudi 2 décembre 2010

Only Rock n'Roll is true Rock n'Roll

Comme chaque année la culture alternative officiel (suivez mon regard) nous déverse ses classements interminables des meilleurs albums de ce merveilleux cru que fut (encore) cette année 2010. En soit j'ai rien contre les classements, quoi de moins démocratique après tout? par contre quand on nous envoi les meilleurs groupes de l'année par paquets de 100, je rigole doucement. les mecs qui ont fait ces classements écoutent un nouvel album chaque jour que Dieu fait, le chronique dans l'instant et passe à un autre truc? c'est juste pas possible. Du moins pas possible d'avoir réellement écouter ces trucs et d'avoir un avis dessus qui permettent de dire: "ce groupe c'est le meilleur de l'année". pourquoi mettre 75 ou 100 groupes dans un classement sinon pour satisfaire tout le monde? et que vient foutre Kanye west entre MGMT et These New Puritans? Rien, oui rien, parce que ça n'a absolument aucun sens. Alors Kanye il est là, il nage entre la 100éme et et la 50éme place, Il dit salut à ses potes qui flottent lâchements autour de lui. Et il se demande si ça va booster ses ventes ce classement. Car au final établir des classements diffusés auprès d'un public hyper large et ou sont présents une large variété de styles qui s'ils ne sont pas comparables, relèvent néanmoins tous du mainstream, de la pop musique, ne peut que servir à faire bouffer plus de pop à un public sans avis parce qu’il les a tous.
Je n'ai peut être écouté réellement qu'une quinzaine d'albums au cours de la dernière décade, et encore moins de groupes, et j'ai tendances à refaire toujours les même concerts. Et chaque années je regarde ces classements interminables dont 80% m'est totalement inconnu et quand au 20% restant je n'ai généralement qu'entendu les noms ou écouté un ou deux titres. Et pourtant j'écoute énormément de musique. Mais je ne me sens pas le besoin d'écouter quelque chose simplement parce que ça existe, ni de pouvoir taper des 100% à touts les blindtests de la terre. Le meilleur album de 2010 ? Song for the deaf. Il à été produit en 2002? sans rire. Est ce qu'il en est moins valide en 2010. S'il à été effectivement enregistré en 2002, il n'en est pas moins toujours joué aujourd'hui. et franchement je doute que dans ne serait ce qu'une dizaine d'années (et je suis généreux) il reste grand chose des 100 meilleurs albums de cette année. Certainement devrions nous refaire ces classements avec quelques années de reculs, il serait à mon avis sensiblement différents. Le Velvet Underground and Nico n'était certainement pas l'album de l'année en 1967, 5 ans plus tard il l'était beaucoup plus surement. 

Il est bien loin le temps ou Rockers et Mods se foutaient sur la gueule pour savoir qui avaient le meilleur style et la meilleur musique, de toute façon plus personne ne serait foutu de faire la différence aujourd'hui entre les deux. les publics de concerts sont aujourd'hui indifférenciés. Les salles sont remplis de teenagers qui ne sont là que pour pouvoir dire "j'y était" arborant pour preuve le tee shirt du groupe qu'ils ne manquent jamais d'acheter. Et s'il ont fait l'effort de piquer le vieux cuir -que le paternel s'était acheté du temps ou il allait voir Johnny et se prenait pour un Hell's Angel- pour s'éclater dans un concert de Rock n'Roll, ils iront demain écouter de l'electro branchée avec une casquette de rappeur vissée sur la tête, comme s'ils la portaient tout les jours. Ils écoutent de tout, aiment tout, on fait tout les "meilleurs concerts de l'année", et ont tout écouté. Il sont spécialistes du rock n'roll bruitiste et psychédélique dans un concert de Q.O.T.S.A et connaissent tout du rap "Old School" quand il vont voir le Wu tang. Il prennent des poses punks en écoutant RATM et se fument un ptit pét en écoutant MGMT ("au fait tu sais que ça veut dire management?") en rêvant que le temps des hippies est revenu pour 3.6 sec. Peace and love un jour, Sataniste le lendemain. Robert Johnson est devenu un poncif, mais qui sait à quoi ressemblait réellement sont jeu hors du studio? il devait être autrement plus bruyant que les quelques mauvais enregistrements qu'il nous reste. Alors qu'est qu'on aime? le fait que Robert Johnson soit une putain d'icone spectaculaire réinventée il n'y pas très longtemps, ou une musique auquel nous n'avons de toute façon plus accès.
Le Rock n'Roll way of life est bien fini, plus personne ne s'en revendique et on peut écouter B.R.M.C en sneakers fluo et sans risque. Qui sera là pour cracher sur le sale bourgeois que vous êtes? personne pas même le groupe qui est pourtant bien là devant vous en train de vous proposer une vision du monde terrible mais auquel vous n'avez rien compris même si vous chantez en chœur et par cœur votre chanson préféré alors que les paroles décrivent votre propre mort. La danse même que vous dansez est une danse macabre et vous ne le savez pas.

A.L

vendredi 24 septembre 2010

et Kele ne l'est pas

Kele nous à récemment gratifié d'une belle galette "the boxer", qu'il a fait tout seul, avec ses petites mains, sans l'aide de son groupe Bloc Party. Disque plutôt agréable, avec quelques très bons morceaux (On the lam, Rise). Mais dans l'ensemble, et malgré l'intervention de XXXChange (Spank Rock), cela ressemble plus à une suite d'exercices de style sans grande originalité. Et sans la voix de Kele, qui y est aussi pour beaucoup dans le succès de Bloc Party, je ne serais pas allé au bout de l'album (ça reste mieux que Lady Gaga faut pas déconner non plus).
De toute façon, cela n'est pas très grave, puisque la musique est un peu passé au second plan derrière le coming out fracassant et le corps d'ivoire, musculeux et élancé de Kele. Éclipse compréhensible concernant son corps, par contre pour le coming out ce n'était qu'une demi surprise. Kele est gay, bon d'accord. Avant il le disait de façon à peine voilé dans les textes de Bloc Party. Maintenant il se fout à poil en couverture de Butt magazine. A priori ça lui a fait du bien, tant mieux pour lui.
Tant pis pour nous par contre. Kele en devenant une icône gay assumée, a cessé d'être une icône post moderne. Il n'est plus ce garçon perdu quelque part dans une zone sans nature entre Angleterre et Nigeria, Catholicisme de brousse et dérive urbaine, hétéro et homosexualité. Il était ce flou qui caractérise la société contemporaine, l'incarnation de l'être multiple, sans identité sinon son indétermination tel l'androgyne de Lautréamont. Le monde a finit par accoucher et le garçon est devenu grand, "c'est un Homme-osexuel !"
Kele ne sera donc pas notre Malcom X, il ne sera pas le héros que nous attendons. Au lieu d'être sacrifié sur l'autel de la post-modernité, il a préféré rentrer en possession de son corps et a choisis une identité bien (trops?) cernée. 

Reste qu'il est un excellent musicien, un des rares à être capable à chanter juste en concert et qu'il à une remarquable maitrise de la scène. A ne pas manquer malgré tout.

A.L

jeudi 23 septembre 2010

Ida Tursic et Wilfried Mille

La peinture d’Ida Tursic et Wilfried Mille est difficile à reproduire en photographie. La variété d’effets qu’ils utilisent (réserve, aérographe, rehaut à l’acrylique, empâtement et glacis) n’impressionnent pas un capteur LCD. La petitesse et la planéité du médium photographique donne l’illusion d’une peinture hyper réaliste, trop proche de son référent, une photo de magazine reproduite en photo dans un catalogue. Ce qui est particulièrement éloigné de ce que sont réellement leurs travaux. Leur technique est pleine de surprise: les blancs qui semblent être fait de rehauts, sont en fait de multiples pixels en réserve dont l’absence de matérialité tranche violemment avec les derniers coups de pinceau très gestuels et en pleine pâte; alors qu’entre les deux se trouve une zone qui parait au premiers abords très précise. C’est trompeur, tout les effets de diffusion liés à l’aérographe sont exploités pour reproduire le flou causé par l’agrandissement extrême des images utilisées, c’est-à-dire, une dilution des contour.. Ida Tursic et Wilfried Mille réussissent à exploiter tout les effets d’appauvrissement dut à l’agrandissement de l’image, soit pixelisation et flou, tout en faisant une peinture très jouissive dont la précision ne parait pas laborieuse. Ils parviennent finalement grâce à des effets somme toute assez simple à faire une peinture à plusieurs focales, qui ne peut être observée d’un point de vue unique.

Néanmoins, leurs derniers travaux me laissent perplexe. Toujours avec cette même technique à l’aérographe pour le fond. Mais au lieu des subtils rehauts au pinceau, on a badigeonné au rouleau une sorte de glacis entre le gris et le marronâtre qui dégouline sur l’ensemble de la toile. Un geste iconoclaste me dit ont, une censure de l’image soit disant. On voit malgré tout très bien l’image premièrement peinte sans aucune difficulté. Elle reste présente avec toute sa séduction habituel. De toute façon il n’y à pas grand-chose à censuré. Dans un effort didactique inutile on nous présente même les essais à l’aérographe fait pas les peintres pour les dit tableaux, où l’ont peux voir les belles couleurs pas encore salis par le glacis. Et l’effet chromoplaste disparait en même temps que l’iconoclasme. Resterais la volonté de s'affirmer comme peintre, de faire de la peinture qui se dénonce. D’utiliser des tons rompus comme les cubistes, de faire de la dégoulinade comme les expressionnistes abstraits, des repentirs comme Cy Tombly. Autant d’objectifs ratés, qui annulent toutes les subtilité des premières « éjaculations faciale » -ou la coulure était peinte plutôt que réel- et qui en font une peinture à une seul focale, au premier degré. À moins que ces peintures aient été jugées moyennes par les artistes et qu’ils aient cherché un moyens de les « rattraper » en en faisant des "monochromes", encore raté.

Ces peintures ne sont bonnes qu’à bruler dans un grand feu de joie. Ce qui réussi bien mieux à Ida Tursic et Wilfried Mille. Il suffit de regarder leurs Incendies pour s’en convaincre.

Come in number  51 est visible chez Almine Rech

A.L