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Aurianlinkgreen Got Bad Taste--- (((▼)))

vendredi 11 juin 2010

Alec Empire est le surhomme que nous attendons.

Lorsque Alec Empire est venu, juste avant de quitter la scène, toucher les mains tendues, je me suis précipiter poing en avant comme pour capter un peu de la force de ce demi dieu. Il n'avait pas attendu la fin du premier du morceau pour enlever son tee shirt et dévoiler un torse puissant qui tient à la fois se la statuaire grec et des canons du totalitarisme. Sa console trônant au centre entourée de Nic Endo et Kidtronic, Alec Empire est une cathédrale de chair et de son dont ATR n'est que les arcs boutants.
Si Nic Endo apparait d'une inquiétante étrangeté, retranché derrière l'idéogramme "résistance" peint sur son visage dont on ne sait si il signifie sa capacité d'absorption de drogues et de bruit ou un refus de la modernité (ce qui revient finalement au même), Alec Empire lui semble se livrer complétement et sans réserve.Seul élément stable auquel on peut se raccrocher, l'œil du cyclone.
Aucune trace de modification corporel. Son corps de marbre semble hors d'atteinte, comme s'il était la source de sa propre existence, auto-créé ex nihilo et agissant selon une logique qui lui est propre. Il est le surhomme que nous attendons, l'homme-machine, chez qui tout ce qui de l'ordre de la nature est annihilé. Ses cycles ne sont plus régies par les contingences matérielles extérieures, mais par les mouvements internes de la chimie introduite sous forme de pilules souriantes. Elles ont petit à petit remplacées chacune de ses émotions par une formes de perception contrôlée, entièrement, ne laissant place à aucun phénomène idiosyncratique. Il  est la nouvelle arcane, celle de l'affranchie androïde qui à retracé sa ligne de chance avec le rasoir de son père, il est entièrement pénétré de cette nouvelle liberté, celle du contrôle.

A.L

mercredi 2 juin 2010

Agathe David, L'oiseau bleu

Lèvres rouge sang, sourire énigmatique, voix diaphane, aussi légère que l'est son trait. Décrire Agathe David ou décrire son travail revient au même, si bien qu'au moment où je l'ai aperçue je savais de qui il s'agissait.

Voluptueux, chaud, enivrant, doux comme une pluie d'été... voilà les premiers mots qui viennent à l'esprit quand on effleure du regard les oiseaux chamarrés qui se partagent son mur au salon d'art contemporain de Montrouge. Sur fond blanc, dessinés patiemment s'étalent des formes arrondies, principalement grises, où chaque couleur traverse le tout, chaque nuance forme un arc en ciel, chaque plume est une œuvre à contempler des heures durant. Cette dominance du gris du crayon est un lit merveilleux ou se couchent les couleurs, un écrin contenant des diamants, qui permet de littéralement faire exploser chaque teinte verdoyante.

Les volutes de fumées qui se succèdent et se superposent deviennent, à mesure que l'on s'approche, de plus en plus hypnotiques. Lentement, le changement d'échelle laisse apparaitre la profusion de détails et la précision du trait. L'ensemble n'était donc qu'une illusion formée de millions de travaux minuscules? Ils arrêtent tous l'œil. Ce dédale sans fin nous entraine au fond de notre âme et nous laisse spectateurs de notre incapacité à s'éloigner de ce chant de sirène que les oiseaux pousseraient certainement si leurs yeux étaient finis...

C'est un arrachement que de s'éloigner, il faut quelqu'un pour nous pousser à partir. Une fois vus les oiseaux de paradis d'Agathe David, les plus beaux aras n'ont plus le même éclat. Dommage pour eux, tant mieux pour les spectateurs dont la rétine s'est gavée jusqu'à l'aveuglement.

Phanuel