Voluptueux, chaud, enivrant, doux comme une pluie d'été... voilà les premiers mots qui viennent à l'esprit quand on effleure du regard les oiseaux chamarrés qui se partagent son mur au salon d'art contemporain de Montrouge. Sur fond blanc, dessinés patiemment s'étalent des formes arrondies, principalement grises, où chaque couleur traverse le tout, chaque nuance forme un arc en ciel, chaque plume est une œuvre à contempler des heures durant. Cette dominance du gris du crayon est un lit merveilleux ou se couchent les couleurs, un écrin contenant des diamants, qui permet de littéralement faire exploser chaque teinte verdoyante.
Les volutes de fumées qui se succèdent et se superposent deviennent, à mesure que l'on s'approche, de plus en plus hypnotiques. Lentement, le changement d'échelle laisse apparaitre la profusion de détails et la précision du trait. L'ensemble n'était donc qu'une illusion formée de millions de travaux minuscules? Ils arrêtent tous l'œil. Ce dédale sans fin nous entraine au fond de notre âme et nous laisse spectateurs de notre incapacité à s'éloigner de ce chant de sirène que les oiseaux pousseraient certainement si leurs yeux étaient finis...
C'est un arrachement que de s'éloigner, il faut quelqu'un pour nous pousser à partir. Une fois vus les oiseaux de paradis d'Agathe David, les plus beaux aras n'ont plus le même éclat. Dommage pour eux, tant mieux pour les spectateurs dont la rétine s'est gavée jusqu'à l'aveuglement.
Phanuel
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